« Tout est une question de volonté », « quand on veut on peut » sont les adages que nous entendons et entretenons depuis l’enfance, et qui mettent l’accent sur notre responsabilité propre quant à la réalisation de nos succès… mais aussi de nos échecs. Pourtant, nous naviguons aussi entre les vagues des aléas extérieurs. Face à eux nos comportements, nos attitudes, nos décisions jouent un rôle déterminant sur la direction que prend notre route à chaque instant. Comment maîtriser, optimiser et renforcer au mieux cet outil puissant, que chacun peut trouver en lui : la force intérieure ?
La force « psychique » ou « mentale » est de loin bien plus puissante que la force « physique », pourtant elle en comporte des caractéristiques communes : celle de se travailler, se développer, se décider. Et se manifeste également dans la confrontation : face aux épreuves, c’est bien connu, l’esprit s’oblige à puiser dans des resources jusqu’alors méconnues. Selon les personnalités, la force mentale est plus ou moins présente et s’aiguise depuis l’enfance, et les difficultés ou un contexte problématique peuvent être de véritables opportunités quant à aguerrir son esprit. Mais il peut nous arriver aussi dans certaines situations de « chuter » ou de ressentir un sentiment de faiblesse, échec, fatalité. Et nous perdons confiance en soi-même, en la vie, nous nous sentons dépassés d’une situation qui nous échappe ou sur laquelle nous ne semblons pas avoir de prise.
Pourtant, les solutions sont souvent plus simples que ce que nous croyons évaluer, ou rendons complexes de par nos angoisses ou nos perceptions biaisées ou erronées. Cherchons-les pragmatiquement, stratégiquement, intuitivement.
1. La stratégie du joueur d’ « Echec »
On associe souvent de ce fait la « force mentale » à l’image du joueur d’échec. Et à raison. Celui-ci en effet « joue » sans cesse entre l’optique de gagner et le risque de perdre, dans un univers binaire en blanc et noir, face à un adversaire qui cherche à le déstabiliser parfois pendant des heures, à l’ « avoir », à le mettre en échec. En effet à l’issue d’une partie, il ne peut en rester qu’un : ou on gagne ou on perd. Le joueur d’Echec mise donc son succès à partir de stratégies, de techniques, d’exercices en amont et surtout d’une patience et d’un sang-froid exemplaire. C’est ce qu’il nous faut acquérir, avec une distance émotionnelle au profit d’une sécurité intérieure : mener la partie.
2. Le capitaine sur son navire, le compétiteur en « épreuves »
Contre vents et marées, le capitaine sur son bateau n’a qu’une mission : mener son bateau à bon port. Il ne peut se permettre de céder à la panique : il doit tenir la barre et ne penser, ne viser que son objectif. Cette mission est aussi la vôtre, quelles que soient vos aspirations ou vos difficultés. Rien n’est insurmontable ou infaisable, que jusqu’au moment où vous êtes arrivé au « bout », et cet horizon est toujours plus loin que ce que vous croyez. En prendre la distance et le recul vous offrira nécessairement de nouvelles possibilités d’opportunités.
Pensez également au sportif en compétition : athlète aux jeux olympiques, sportif de combat, joueur de tennis. La technique et le travail physique ne suffisent pas, le travail mental fait intrinsèquement partie des entraînements et s’acquiert « par la force des choses », grâce à de nombreux échecs, de nombreux défis qui fixeront à chaque fois la barre plus haut. Et obligeront à faire face, à accepter la déception et l’échec ainsi qu’à observer ses atouts et ses failles pour les améliorer, à persévérer et à se dépasser. Souvent le mental est ce qui peut faire la différence dans une « épreuve » sportive : voyez vos difficultés comme ces « épreuves », c’est-à-dire des « évaluations » de vous-mêmes, et des opportunités d’y gagner quelque chose, que ce soit un apprentissage, une leçon, ou une victoire.
La combativité est essentielle pour gagner, mais la détermination porte également le sens de « déterminer ce que l’on veut », facteur lui aussi « déterminant ».
3. Déterminer, créer et fixer ses objectifs
L’indécision est utile lorsqu’elle permet une ouverture d’esprit, adéquate pour recueillir et recevoir de nouvelles informations intérieures, permettant à terme de mieux se situer, mieux comprendre ses aspirations. S’écouter est donc un facteur-clé : c’est la source de tout. Personne d’autre que vous ne saura ce qui vous sied le mieux, ce qui vous correspond, et ce qui ne vous correspond pas. A partir du moment où l’objectif est fixé : réaliser mon projet, me remettre au sport, m’imposer en réunion, me remettre d’une rupture, guérir d’un deuil, la cible se met à exister de façon accessible pour la « flêche » qui peut être lancée en sa direction.
Réalisez l’exercice suivant : lancez-vous des « lignes » d’objectifs, courtes ou plus profondes, puis tranquillement attendez que « ça morde » et observez de quelle façon, où et comment. Ceci afin de mieux vous connaître et de vous fixer des défis qui nourriront votre confiance en vous et éprouveront les outils que vous cherchez à acquérir : détermination, combativité, sécurité intérieure. Quoi qu’il arrive, vous restez maître de votre navire, et garder cette considération à l’esprit est primordiale dans l’attitude à adopter face au déroulement des choses et aux aléas des circonstances extérieures.
4. Stratège ou guerrier
Adoptez l’attitude qui vous correspond le mieux, vous « parle » le mieux, et la plus adéquate à une situation donnée. La force psychique paradoxalement se travaille aussi à travers des activités mettant le corps en situation : sport (de combat ou d’endurance), théâtre, danse, prise de parole en public. Les défis annexes qui seront accomplis, mais aussi les échecs et face à eux votre capacité à résister, vous relever, « encaisser les coups », seront d’autant d’exercices et de baromètres pour renforcer votre mental.
Autocoachez-vous, encouragez-vous, évaluez-vous avec bienveillance, et répétez-vous chaque jour des « mantras » pour vous stimuler : « J’ai les capacités pour réaliser mes objectifs et j’y arrive de mieux en mieux chaque jour ». Ou bien « Je suis et deviens chaque jour ce que je veux être ». Soyez là aussi créatif : trouvez les formules magiques qui vous parleront le mieux et adaptées à certaines situations précises ou à des aspirations plus globales. L’essentiel et d’en éprouver un sentiment d’apaisement, de sérénité, de satisfaction, de confiance en vous parce que quelqu’un croit en vous : vous-même !
5. L’adaptation, ouverture créative
« Une porte se ferme : une autre s’ouvre ». Restez confiant : les portes sont souvent imperceptibles aux regards baissés, aveuglés d’anxiété. « Chaque problème a sa solution », qui peut se trouver au détour d’un petit chemin que vous n’aviez jamais jusqu’alors l’habitude ou l’idée d’emprunter. Surfer sur la vague avec votre navire vous évitera la noyade et vous fera prendre conscience de vos capacités et de vos resources. L’adaptation, outre une formidable faculté à rebondir et à entretenir la sérénité, permet de laisser venir à soi des directions, des choix intéressants que l’on n’aurait pas forcément envisagés sans l' »épreuve », l’impasse ou la difficulté. Je préfère parler de défi !
Conclusion : passer au niveau suivant !
Le défi est opportunité. Celle de vous confronter en premier lieu à vous-même, afin de devenir votre meilleur allié, développer des atouts cachés et devenir « plus » : plus puissant, plus fort, plus à l’écoute de soi, plus réalisé, plus heureux. Soyez à l’écoute de votre intuition, votre « petite voix » semblant parfois irrationnelle, mais connaissant les solutions. Pensez ludique, avec la simplicité d’un enfant : tel un détective sûr de coincer le coupable, cherchez les indices, les clés et suivez les pistes, lentement mais sûrement, avec la certitude tranquille d’y arriver.
On n’accède au niveau supérieur dans un jeu vidéo que lorsque l’on a « accompli » (et pour cela compris) la mission, trouvé toutes les clés. Souvent on reste coincé parce qu’il en manque une bien cachée au fond d’un trésor. Cherchez ce que la vie vous propose de comprendre dans la situation où vous vous trouvez, lorsqu’elle semble vous contraindre (ou vous inviter ?) à rester le nez sur ce qui ressemble à un problème, mais qui est peut-être en réalité un trésor.
Décidez d’en sortir, de réussir, de trouver la clé, et la vie vous prêtera main forte. Les idées et les resources fleuriront, dans un cercle vertueux.
La force intérieure soulève des montagnes et se sort des naufrages, tel le phénix qui renaît de ses cendres, la transformant en or. Maître de votre navire, battant, et joueur averti manoeuvrant la force tranquille : persévérez et prenez le dessus sur votre route, vos combats, votre partie. « Prenez la main » : une main d’acier dans un gant de velours. Vous y arriverez, à partir du moment où vous en prenez le chemin. N’oubliez pas que celui qui est aux commandes : c’est vous !
Sylviane Bauer-Motti : Auteure, artiste, art-thérapeute et intuitive basée sur Paris.