[ARTICLE] Zoom sur les plantes anti-déprime

Gros coup de blues, fatigue émotionnelle et psychologique, tristesse récurrente, idées noires : vous êtes peut-être déprimé ! Or la nature a des propriétés médicinales fabuleuses, notamment par l’herboristerie. « Antidépresseurs naturels », certaines plantes peuvent vous aider à remonter la pente, sans effets secondaires pour la plupart ni d’accoutumance. Le point sur l’auto-médication anti-déprime par les plantes, que nous avons chacune testées.

En cas de déprime qui se prolonge, que ce soit la déprime hivernale, un mal-être important, un deuil ou le contre-coup d’un choc traumatique, votre médecin généraliste ou psychiatre vous conseillera souvent des antidépresseurs. Même s’ils sont dit faiblement dosés, ceux-ci à ce jour comportent toujours les mêmes effets secondaires : possibilité d’accentuation des symptômes de l’angoisse ou de la dépression les 3 premiers jours (« bad trip »), accoutumance, suivi thérapeutique obligatoire.

On préconise généralement un an minimum de prescription d’antidépresseurs : 6 mois de traitement et 6 mois pour les arrêter progressivement. Et il faut prendre en compte les effets secondaires physiques : sécheresse buccale, problèmes digestifs, somnolences, nausées, vomissements, céphalées, baisse de la libido. Bien évidemment, cet article n’a pas pour visée de condamner la prise d’antidépresseurs chimiques, prescrits sous contrôle médical, et qui peuvent être salvateurs dans les dépressions graves et pathologies psychologiques ou psychiatriques. Pour des dépressions « moins lourdes », nous proposons une alternative naturelle mais non moins efficace, et moins contraignante dans la prise, le suivi et les effets secondaires.

Le Millepertuis : premier antidépresseur naturel

Le Millepertuis a des propriétés antidépressives avérées et reconnues médicalement. Il est donc à juste titre presque reconnu comme un médicament, pouvant être prescrit en teinture-mère (gouttes) par le médecin et remboursé par la sécurité sociale. Il se décline également en gélules, comprimés, tisanes, sprays… Le Millepertuis agit sur la dopamine et l’humeur globale. Dans l’antiquité, il était considéré comme éloignant les mauvais esprits, c’est donc le « chasseur d’idées noires » par excellence. « Médicament » naturel, la plante du Millepertuis est la seule à comporter des recommandations à prendre en compte, sa prise pouvant influer sur l’absorption d’autres médicaments en en minimisant ou en accentuant les effets : à prendre à distance des pilules contraceptives qui peuvent perdre en efficacité (risque de grossesse) et des autres antidépresseurs (propriétés accentuées, attention à la surdose). On conseille d’arrêter le Millepertuis progressivement en diminuant petit à petit les doses quand le moral devient stable, afin de ne pas « rechuter » en cas d’arrêt brutal.

Le Griffonia : précurseur de la sérotonine

Sans effets secondaires aucun (pas d’interaction avec les contraceptifs), le Griffonia contient du 5-HTP, précurseur de la sérotonine (hormone du bien-être), moins dosé que dans les antidépresseurs chimiques mais néanmoins bien présent. On retrouve cette molécule naturelle également dans les oeufs. Seul ou en complément d’autres anti-dépresseurs naturels, le Griffonia agit également sur l’anxiété et s’avère un allié efficace pour remonter la pente petit à petit, ses effets réparateurs se portant aussi sur le sommeil.

Le Safran et les Oméga 3 : pas que dans les plats !

On retrouve le Safran en complément alimentaire, cette plante ayant prouvé depuis des millénaires ses puissantes propriétés anti-déprime (il peut être administré dans les cas de bipolarité). Les Oméga 3 (que l’on trouve mieux assimilable dans le saumon, le thon, les sardines) jouent également sur l’humeur et leurs compléments alimentaires sont souvent préconisés en cas de déprime hivernale : pour une efficacité anti-déprime notable, on conseille de les choisir dosés à 90% d’EPA, en cure de trois mois.

La Passiflore, la Valériane : pour passer de belles nuits

En compléments alimentaires, teinture-mère (pouvant être prescrite par le médecin et remboursée par la sécurité sociale pour la Passiflore) ou tisanes, ces plantes ont un effet apaisant, anti-anxiété et anti-nervosité. Elles aident à mieux appréhender le coucher (parfois redouté par les personnes déprimées et angoissées), à passer de meilleures nuits plus réparatrices et plus longues, en évitant les insomnies, les difficultés d’endormissement ainsi que les réveils nocturnes.

Les Fleurs de Bach 

Châtaigner, Gentiane, Saule, Moutarde, Ajonc, Dame-d’onze-heures, Eglantine… Sont autant de plantes aux propriétés anti-dépressives diverses correspondant à différents états d’esprits et que l’on retrouve en élixirs dans les Fleurs de Bach. Sous forme de gouttes, de sprays ou de tisane, les Fleurs de Bach à l’instar de l’homéopathie contiennent l’essence d’arbres ou fleurs et se déclinent également en remèdes d' »urgence » : « Rescue », à prendre en cas de crise et qui existe aussi en chewings-gums, bonbons, pastilles et gommes à sucer.

Les bienfaits d’une alimentation équilibrée 

Irritabilité, fatigue globale et sommeil perturbé peuvent aussi les symptômes d’un manque de fer et/ou de magnésium. Ainsi que d’une alimentation trop « pauvre » en nutriments essentiels, pouvant fortement influer sur le moral et l’affaiblir. L’hygiène de vie passant aussi par l’hygiène alimentaire, on évite ainsi les aliments « dénutris » : sucres raffinés, conserves, plats tout préparés avec conservateurs, utilisation du micro-ondes, et on limite le gluten. Afin de privilégier les produits frais (ou congelés) et si possible biologiques, les fruits et légumes, les protéines végétales. Ainsi que les aliments « bon moral » : huiles de poissons et huiles végétales (oméga 3), fruits (dont la noix du Brésil) et chocolat noir (magnésium), levure de bière et germes de blé (sélénium), légumes verts dont épinards (fer). On s’autorise aussi (avec modération) certaines douceurs même si elles ne sont pas « diététiques » : à partir du moment où ça fait du bien au palais, ça fait du bien au moral !

Un complément en vitamine D style Zymad (remboursé par la sécurité sociale) aidera également à rebooster le cerveau, en particulier lors des dépressions hivernales. Prenez-le de préférence en cure de trois mois (un par mois) pour une meilleure diffusion que par une seule ampoule concentrée.

Et après?

La dépression est une « maladie » de l’âme, causé par un désordre « chimique » dans le cerveau quelle que soit son origine. Il convient donc de se soigner aussi pragmatiquement et simplement que l’on soignerait un rhume, et l’automédication par les plantes peut s’avérer une méthode efficace pour se remettre d’aplomb et sortir d’une traversée du désert. A prendre entre 3 et 6 mois minimum pour des résultats visibles, les premiers se faisant néanmoins ressentir rapidement : immédiatement (Rescue, Millepertuis) ou dans les 10 premiers jours de prise.

Traitement global, les antidépresseurs naturels ont également un effet réparateur sur les nuits, un sommeil manquant ou perturbé jouant fortement sur la baisse de moral. On ne parlera jamais assez des bienfaits du sport, l’activité physique favorisant la sécrétion d’endorphines et de sérotonine. De la méditation, pour se recentrer et remettre de l’ordre dans ses idées. De la lecture, nourriture intellectuelle autant que spirituelle, source d' »inspiration ». Et de la pratique créative (comme en art-thérapie), puissant moteur d’élan vital et de libération émotionnelle.

En cas d’immobilisme, de baisse d’énergie et d’impossibilité à se concentrer dus à la dépression, les antidépresseurs naturels contribueront « à recharger les batteries » et à vous aider au (re)démarrage, pour vous remettre sur la route des activités « bien-être » qui viendront se juxtaposer ou prendre la relève. Il s’agit de trouver le juste milieu entre une vie sociale et active retrouvée et des temps de solitude nécessaires à l’équilibre intérieur. Le temps de traitement dépend de l’avancée de chacun et des origines initiales de la déprime : 3 mois pour certains, plusieurs années pour d’autres. Lorsque l’on se sent prêt à arrêter, ayant retrouvé un moral et un contexte de vie plus stable et plus solide, on diminue les doses progressivement.

Enfin, pourquoi ne pas aller respirer les plantes à la source, en allant prendre une grande gorgée d’air frais dans la nature, en montagne ou en forêt ? En humant les plantes et les fleurs, en les touchant (marcher pieds nus dans l’arbre), en les écoutant (vents dans les branchages), en se gorgeant de la palette de couleurs du printemps ou de l’automne, en goutant les petites baies de saison, on dynamise ses cinq sens et on se reconnecte à son centre, à son « ventre ».

Le ventre étant notre « deuxième cerveau », il est important de nourrir nutritivement et émotionnellement correctement l’un et l’autre. En s’aidant des propriétés naturelles et curatives des plantes, en prenant des bonnes habitudes alimentaires et en se nourrissant d’activités et de lectures saines et inspirantes : on se soigne corps et âme et l’horizon, doucement, réapparaît.

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